LA LAME SONORE
Au cours du XIXeme siècle, des bucherons découvrent les particularités de leur outil de travail en le choquant par accident. Ils constatent alors l’ampleur de la résonance entraînant la propagation d’une onde sonore parcourant l’espace tel un cri fantomatique. Ce son caractéristique est dû à la vibration de la plaque de métal au contact de l’air. Ce phénomène pousse ainsi les plus curieux à expérimenter la découverte à l’aide d’autres objet comme l’archet de violon.
Ainsi est née la scie musicale que les clowns rendirent populaire dans les cirques et les arts de rue.
Après la première guerre mondiale, la scie musicale s’éclipse peu à peu. Il faut attendre 1946 pour que Jacques Keller se concentre sur cet objet, étudiant les possibilités de l’améliorer pour un meilleur confort de jeu. À partir de la scie musicale, outil de travail détourné, il crée alors un instrument de musique à part entière : La lame sonore.
La disparition des dents et l’ajout d’une poignée d’inflexion représentent l’ensemble des modifications notables. Le résultat d’une étude approfondie sur le rapport entre la hauteur, la largeur et l’épaisseur de la lame permet également d’acquérir une tessiture plus étendue. Enfin, la symétrie de la lame permet aux vibrations de se propager de manière plus régulière, diffusant un son plus pur et de meilleure qualité.
Trop souvent associée à un contexte spécifique, la lame sonore demeure injustement méconnue. Veillant à apporter à cet instrument une touche de modernité, mon travail tend à l’entraîner au delà de l’image datée qu’elle évoque. À l’instar d’Emmanuel Brun et de quelques autres lamistes contemporains, j’ai l’intention de donner à l’instrument, ses lettres de noblesse.
En 2011, j’ai obtenu le premier prix lors d’un concours international de lame sonore donné au Palais Vojanov de Jelena Gora (Pologne). Je joue sur des lames “Alexis” fabriquées par Alexis Faucomprez à Riorges en France
PRÉSENTATION DES LAMES SONORES "ALEXIS"
